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[Témoignage oral sur le Xizang] Chronique familiale en images : une vie heureuse bien sur ses roues

2025-09-18 16:29

Voici l'histoire de Zhaci, originaire du village de Tsaparang, situé dans le comté de Zanda, de la préfecture de Ngari dans le Xizang. 


(Photo 1 : C'est moi avec ma deuxième fille pendant le Nouvel An. J'aime monter à cheval. Ce jour-là, il y avait une course hippique. J'ai emprunté le cheval de mon beau-frère et j'ai remporté la première place. Ce fut une journée particulièrement joyeuse.) 

Je suis entré dans la flotte de transport du comté en 1983. Comme je n'avais pas encore de permis de conduire à l'époque, je ne pouvais qu'accompagner les chauffeurs en tant qu'assistant. Après environ un an dans ce service, au début de 1984, j'ai quitté la flotte. L'année suivante, j'ai obtenu mon permis et j'ai enfin pu conduire moi-même des véhicules de transport. 

Cette même année, j'ai acheté mon première véhicule : un camion Jiefang de modèle récent. Auparavant, le comté avait aussi un parc de quelques véhicules, la grande majorité étaient des poids lourds, qui étaient de vieux modèles Jiefang. Je me souviens qu'à l'époque, dans tout le comté de Zanda, il n'y avait que trois camions Jiefang neufs, et le mien en faisait partie. Son acquisition m'a coûté 19 000 yuans, que j'ai réussi à réunir grâce à mes économies personnelles et un prêt bancaire. À l'époque, posséder 10 000 yuans était déjà considéré comme être un « riche ménage ». 


(Photo 2 : Un camion Dongfeng.) 

Mon principal travail consistait à transporter des marchandises : du sable et des barres d'acier pour les chantiers, des marchandises pour les boutiques des villages, acheminer de l'orge du comté vers le bureau régional des céréales, puis du riz de ce bureau vers le comté . Après deux ans de ce travail, en 1988, je me suis marié. Comme j'ai opté pour entrer et devenir un membre de ma belle-famille, j'ai laissé mon camion à mes beaux-parents et j'ai acheté un autre véhicule : un camion Dongfeng jaune, pour environ 20 000 yuans. Je l'ai conduit pendant trois ou quatre ans. 


(Photo 3 : Sur la route du retour du Xinjiang, où j'étais allé chercher des plants d'arbres avec mon camion Dongfeng. À ma gauche, mon assistant de l'époque, un camarade qui appartient à l'ethnie han.) 


(Photo 4 : Avec l'amélioration constante des infrastructures routières et des conditions de vie, un nombre croissant de familles ont acquis des voitures particulières et des motos.) 

À la fin des années 1990, j'ai vendu mon camion Dongfeng pour me racheter un nouveau camion. J'ai jeté mon dévolu sur un nouveau modèle Jiefang, la différence entre l'ancien et le nouveau modèle était que l'ancien possédait deux vitres distinctes pour le conducteur et le passager, tandis que le nouveau avait un seul grand pare-brise. J'ai utilisé ce camion jusqu'en 2005. Comme il n'y avait pas encore beaucoup d'autocars à l'époque, beaucoup de gens qui avaient des obligations louaient des voitures pour aller aux chefs-lieux ou dans d'autres régions. J'ai vu là une opportunité et j'ai acheté une voiture légère : un trajet entre Zanda et la région de Ngari coûtait entre 150 et 200 yuans. Plus tard, j'ai vendu cette voiture à un commerçant de la région du Kham et me suis acheté un pick-up, que j'ai conduit jusqu'en 2016. Aujourd'hui, je possède encore un pick-up noir, acheté aussi cette année-là. 


(Photo 5 : Le téléphone portable que je tiens à la main était alors un modèle dernier cri, assez grand, ressemblant à un talkie-walkie.) 


(Photo 6 : Ma fille et l'enfant d'un parent proche, l'enfant est en train de me nettoyer les oreilles. Notre village est proche du site des ruines du royaume de Guge et bénéficie d'un fort soutien gouvernemental, il y a donc beaucoup de maisons d'hôtes. De nombreuses photos de notre famille ont été prises par des touristes de passage et envoyées plus tard par leurs bons soins comme souvenirs.) 

On peut dire que j'ai conduit toute ma vie, et je me considère comme l'un des premiers conducteurs de notre région. Dans ma jeunesse, j'ai pris la route pour m'insérer dans le monde du travail, dans la fleur de l'âge, j'ai conduit pour subvenir aux besoins de ma famille. Aujourd'hui, à 70 ans, la voiture fait partie intégrante de notre vie. Dans ma jeunesse, notre seul moyen de transport était le cheval, jamais je n'aurais imaginé qu'un jour chaque foyer posséderait sa propre voiture. 


(Photo 7 : Il s'agit d'un four solaire, que presque toutes les familles utilisaient vers les années 2000. Comme nous étions à moitié agriculteurs, à moitié éleveurs, nous dépendions du bois comme combustible, ce qui engendrait une consommation importante de cette ressource. Grâce au four solaire, plus besoin de bois, et c'était très pratique. Mais en raison des risques d'incendie, nous avons fini par ne plus l'utiliser. La maison où nous vivons actuellement a été construite en 2018 ; celle de la photo est l'ancienne, avant cette date.) 

Aujourd'hui, ma famille et moi ne manquons de rien, ni nourriture ni vêtements, tout cela, nous le devons à l'État, notre vie ne pourra aller qu'en s'améliorant. 

(Rédactrice : Lucie ZHOU)