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Trinley : Une vie de plus en plus savoureuse au fil des jours

2025-04-25 16:36


Trinley (quatrième à gauche) discute avec les aînés au centre de soins de jour pour personnes âgées de Tsemon Ling. 


Trinley s'exerce physiquement. 


Trinley prend le thé et bavarde au centre de soins de jour de Tsemon Ling. 

Sur les hauts plateaux enneigés du Xizang, la brise printanière caresse les visages, insufflant une vitalité débordante à chaque recoin de ce vaste territoire. En mars 1959, il y a soixante-six ans, une réforme démocratique abolissant le régime féodal théocratique fut lancée, marquant un tournant historique dans l'évolution du système social. Cette réforme a ouvert une ère nouvelle, celle du progrès social, du développement économique et du bien-être de la population. Témoin de cette transformation, Trinley, aujourd'hui âgé de 69 ans, laisse apparaître un sourire apaisé sur son visage ridé en évoquant sa vie actuelle : « Aujourd'hui, nous menons une vie réellement meilleure. Plus d'inquiétude pour la nourriture ou les vêtements, nos maisons sont spacieuses et lumineuses, nos déplacements aisés, nos soins médicaux simples et rassurants. La vie devient chaque jour plus agréable. » 

Des tentes aux immeubles modernes 

Ces derniers jours, des journalistes ont visité le centre de soins de jour pour personnes âgées de Tsemon Ling, situé dans l'arrondissement de Chengguan à Lhassa. Dès leur arrivée, ils sont attirés par une scène animée : un groupe d'aînés suit avec enthousiasme les mouvements d'un animateur – bras levés, jambes tendues, hanches souples – dans une belle harmonie, leurs visages rayonnant de bonheur. Après la séance, Trinley s'est installé dans l'espace repas, savourant un thé au lait sucré accompagné de kasai (beignets tibétains), tout en partageant anecdotes et histoires du quotidien avec ses compagnons, dans une atmosphère rieuse et conviviale. 

Né en 1956, Trinley est un habitué des lieux. Lui et son épouse vivent depuis plus de trente ans à Lhassa, dans la communauté Banaxoi du district de Chengguan. « Mes grands-parents me racontaient combien la vie était dure autrefois : nous vivions sous la tente, dépendants de l'élevage, souvent affamés et transis de froid. Grâce aux politiques du Parti et du gouvernement, notre existence a connu un changement radical », se remémore-t-il, profondément ému. Pour lui, la transformation la plus frappante réside dans les conditions de logement. « Mon pays natal est à Nagqu, en haute altitude et avec un climat rigoureux. En hiver, le vent s'engouffrait dans les tentes, nous faisant grelotter. À l'époque, une tente qui ne laissait pas passer le vent était déjà un luxe ; qui aurait pu rêver du confort dont nous jouissons aujourd'hui ? » 

En 1990, Trinley quitta Nagqu pour s'installer à Lhassa. « Après des années passées sous la tente, avoir un vrai logement m'a enfin donné le sentiment d'être chez moi et la confiance de construire mon avenir », confie-t-il aux journalistes. Au cours de ces années passées à Lhassa, Trinley a été témoin du développement rapide de la ville. L'aspect urbain a changé de jour en jour, des gratte-ciel ont surgi du sol, et tout le monde vit désormais des jours heureux avec un logement agréable. En 2004, lors de la rénovation des vieux quartiers, la maison de Trinley a été reconstruite. Par rapport à l'ancienne, la maison reconstruite est nettement plus spacieuse, baignée de lumière, bien aérée et infiniment plus agréable à vivre. « Je n'aurais jamais pensé que nous pourrions vivre dans une si belle maison sans avoir à payer un seul yuan », a déclaré Trinley avec émotion. 

Des gouffres infranchissables aux voies lumineuses 

« Aujourd'hui, se déplacer est devenu d'une facilité inimaginable autrefois. Le trajet entre Lhassa et Nagqu s'est considérablement raccourci, rendant les retours au pays natal bien plus aisés », raconte Trinley, qui a suivi de près l'évolution du réseau de transport au Xizang. « À l'époque, la route de Lhassa à Nagqu n'était qu'un chemin de terre cahoteux, parsemé d'ornières. Chaque voyage de retour relevait de l'épreuve. » 

En août 2021, l'autoroute Nagqu-Lhassa a été mise en service dans son intégralité. Première autoroute reliant la capitale régionale Lhassa à la prairie du nord du Xizang, elle a réduit la durée du trajet de plus de 6 heures à seulement 3 heures. « Auparavant, il me fallait une journée entière pour rallier Lhassa depuis Nagqu. Je devais passer la nuit à Yangbajain avant de pouvoir repartir le lendemain. Et s'il pleuvait, la route se transformait en une mer de boue, rendant le trajet encore plus pénible », se souvient Trinley. « Depuis l'ouverture de l'autoroute, non seulement la distance semble plus courte, mais la chaussée est lisse et large, ce qui rend les trajets plus confortables et sûrs. Maintenant, le retour à Nagqu offre un paysage magnifique tout au long du chemin, ce qui met de bonne humeur. Pour nous, les personnes âgées, fini les longs trajets éprouvants ! » 

Aujourd'hui, plusieurs trains partent chaque jour de la gare de Lhassa, mettant seulement trois à cinq heures pour atteindre Nagqu. Le voyage traverse des panoramas à couper le souffle, permettant aux passagers de savourer, dès le trajet, les beautés naturelles uniques du plateau. « Voyager en train, c'est le confort et la sérénité. Les équipements sont modernes, les services attentionnés – tout est fait pour que nous, les personnes âgées, nous sentions en sécurité », confie Trinley en souriant. « Il fut un temps où sortir de chez soi était une véritable expédition. Mais aujourd'hui, qu'il s'agisse du train, de l'autoroute ou même de l'avion, les transports au Xizang sont rapides, fluides et accessibles. Où que l'on souhaite aller, tout est devenu possible. » 

Amélioration des conditions médicales et sanitaires 

« Aujourd'hui, les conditions médicales et sanitaires au Xizang se sont considérablement améliorées. Pour nous, les personnes âgées, consulter un médecin ou obtenir des médicaments est devenu un geste simple du quotidien », se réjouit Trinley. Ces progrès permettent aux habitants, en particulier aux aînés, de bénéficier de services de santé plus accessibles, efficaces et de qualité, garantissant une sécurité sanitaire renforcée. « Mes parents me racontaient qu'autrefois, les soins étaient difficiles d'accès. Les équipements étaient rudimentaires, les déplacements éprouvants, et obtenir un traitement relevait parfois du parcours du combattant », se souvient-il. « Aujourd'hui, chaque communauté dispose de son propre centre de santé. En cas de fièvre ou de maux de tête, quelques pas suffisent pour consulter et se procurer les médicaments nécessaires. Et grâce à l'assurance maladie, les coûts sont bien moindres qu'avant. » 

Ces dernières années, l'âge avançant, Trinley et son épouse ne jouissent plus de la même robustesse qu'autrefois. Tous deux souffrent de maladies chroniques nécessitant des contrôles réguliers et un suivi médical constant. « Il fut un temps où, au moindre souci de santé, nous devions nous rendre dans un grand hôpital, souvent éloigné, ce qui nous épuisait », explique Trinley. « Aujourd'hui, tout a changé. Les cliniques communautaires sont proches, bien équipées, et les médecins compétents. Pour une simple consultation ou une ordonnance, tout se fait rapidement et sans tracas. » Mieux encore, ajoute-t-il, « le centre de soins de jour et la communauté organisent souvent des journées de dépistage gratuites, avec prises de tension, contrôles de glycémie et ateliers de sensibilisation à la santé. Cela nous facilite vraiment la vie. » En outre, le développement socio-économique a permis à l'assurance-maladie, pierre angulaire de la protection sociale, de jouer un rôle déterminant dans la protection sanitaire des masses. Trinley confie qu'un jour, à la suite d'une hospitalisation, l'assurance maladie a pris en charge la majeure partie des frais. Il n'a eu à payer qu'une infime portion, ce qui a grandement soulagé son fardeau financier. 

Depuis soixante-six ans, le Xizang a connu une transformation profonde et globale : les conditions de vie des habitants se sont spectaculairement améliorées, les villes et les villages ont changé de visage, les réseaux routiers tissent des liens vers chaque recoin du territoire, et les services médicaux ne cessent de s'élever en qualité et en couverture. Le sentiment de sécurité, de bonheur et de reconnaissance grandit, nourri par des avancées concrètes. En quittant le centre de soins de jour de Tsemon Ling, les éclats de rire des aînés résonnent encore dans l'air. C'est une mélodie de contentement et de dignité retrouvée — le chant discret d'une terre ancienne qui marche à grands pas vers l'avenir, portée par les filles et fils de toutes ses ethnies, fiers et confiants, écrivant ensemble un nouveau chapitre de vie harmonieuse et prospère. 

(Rédactrice : Lucie ZHOU)