Mazha Sonam Zhouzha travaille dans le secteur de l'architecture depuis trente ans. Selon lui, un bâtiment n'est pas qu'une simple construction froide et inerte : l'architecture vise avant tout à répondre aux besoins des gens. L'architecture a une âme.
Le père de Mazha Sonam Zhouzha faisait partie de la première génération d'ingénieurs en mécanique tibétains de la Chine nouvelle. C'est sous son influence qu'il a choisi de se consacrer à l'architecture. Aujourd'hui, il a accompli de grandes réalisations dans ce domaine et porte de nombreux titres. Mais ce qui lui tient le plus à cœur, c'est son rôle au sein de l'Institut chinois d'architecture nationale (National Architecture Institute of China).
Mazha Sonam Zhouzha
Mazha Sonam Zhouzha est secrétaire général adjoint, membre du conseil permanent, vice-président du comité d'experts et directeur du bureau de l'Institut chinois d'architecture nationale. Il est également vice-président permanent du comité spécialisé dans l'architecture ethnique du plateau Qinghai-Xizang. L'Institut chinois d'architecture nationale œuvre à la protection, l'utilisation et la recherche sur l'architecture traditionnelle des différentes ethnies, tout en favorisant les échanges entre elles. Elle est placée sous la tutelle de la Commission des affaires ethniques de l'État.
En 2015, Mazha Sonam Zhouzha rejoint cet institut et, sur sa proposition, un comité spécialisé dans l'architecture ethnique du plateau Qinghai-Xizang a été créé. Pour lui, en tant qu'architecte issu de cette région, cela représente une responsabilité et une mission essentielles.
Après le séisme de magnitude 6,8 qui a frappé le district de Dingri, dans la ville de Shigatsé au Xizang, Mazha Sonam Zhouzha a immédiatement proposé son aide. L'Institut chinois d'architecture nationale a ainsi joué un rôle consultatif dans la conception des plans de reconstruction des maisons rurales dans les districts de Ngangring, Sakya, Lhatse et d'autres zones sinistrées.
Lors de cette mission, ce qui l'a particulièrement marqué, c'est l'importance accordée cette fois-ci à la reconstruction des habitations rurales. Selon lui, concevoir ces maisons ne relève pas seulement d'une question technique : c'est une question de mode de vie, de culture, d'identité locale et de traditions populaires. Il souligne qu'une reconstruction réussie nécessite une véritable compréhension du territoire, une immersion dans la vie locale, une connaissance approfondie de la culture et une prise en compte de l'évolution historique et contemporaine des traditions.
Mazha Sonam Zhouzha présentant les plans aux habitants et recueillant leurs avis.
L'un des défis majeurs de la conception était de construire des habitations à la fois sûres, confortables et agréables à vivre, tout en préservant l'architecture traditionnelle. Pour Mazha Sonam Zhouzha, renforcer la sécurité des habitations après une catastrophe ne signifie pas abandonner complètement la tradition, mais plutôt en corriger les faiblesses. L'utilisation du béton armé est inévitable, mais il est également essentiel d'intégrer des éléments architecturaux locaux, comme la conservation des clôtures en bois dans les cours intérieures. L'objectif final est d'assurer la sécurité des habitations tout en préservant leur charme rural et leur caractère authentique.
Dans la conception des maisons rurales, il insiste sur une approche dialectique et pragmatique. Par exemple, la séparation entre les habitations et les espaces dédiés au bétail est une avancée, mais elle doit être adaptée aux réalités locales. Il convient de concilier l'amélioration des conditions sanitaires avec la préservation et l'évolution des pratiques d'élevage traditionnelles. De même, les principes de construction traditionnels doivent être exploités au maximum, et la reconstruction dans les zones sinistrées doit s'appuyer sur les conditions locales en favorisant l'architecture passive, afin d'améliorer le confort des logements tout en optimisant leur efficacité énergétique.
Aujourd'hui, la reconstruction suit son cours de manière ordonnée. Nul doute que, dans un avenir proche, les régions sinistrées retrouveront un nouveau souffle et une vitalité renouvelée.
(Rédactrice : Estelle ZHAO)