« Je m'appelle Fu Xiangqiong, et je suis originaire de Garzê, où j'ai grandi. Mon parcours professionnel a démarré en 2014 au sein de la subdivision routière de Garzê, où j'ai toujours travaillé. Mon grand-père paternel, mon grand-père maternel, mon père, ma mère et moi-même y avons tous travaillé. » Fu Xiangqiong occupe le poste de travailleuse de la maintenance routière à la station de Nanduo, située dans la préfecture autonome tibétaine de Garzê, province du Sichuan. En quelques mots simples, cette présentation révèle les liens étroits de trois générations de sa famille avec la route reliant le Sichuan au Xizang.
Ses parents ont œuvré au 66e poste, situé à la convergence des districts de Garzê et Derge, jusqu'à leur retraite. Elle raconte : « À l'origine, mes parents n'étaient pas affectés au même poste. Ma mère travaillait au 67e et mon père au 64e. Tombés amoureux, ils ont été mutés tous les deux au 66e poste pour pouvoir travailler ensemble. »
Du fait que les aînés de sa famille étaient tous impliqués dans le domaine des routes, Fu Xiangqiong a grandi le long de la route nationale 317, devenant ainsi une observatrice privilégiée des évolutions des infrastructures routières de la préfecture de Garzê.
« En raison de la distance considérable, je ne pouvais rendre visite à mes parents que pendant les vacances. À cette époque, les postes routiers n'avaient pas accès à l'électricité et il n'y avait pas de réfrigérateur. En été, la viande était rare, et en hiver, seule peu de viande crue était disponible. Nous buvions de l'eau des sources de montagne », se souvient Fu Xiangqiong. « Les conditions de travail des employés de la maintenance routière étaient très difficiles. Je me rappelle que l'entrée du 66e poste était simplement une clôture en fil de fer. Mes parents dépendaient entièrement de la force humaine pour leurs travaux sur le terrain; les motos étaient rares, et les déplacements se faisaient principalement à vélo ou à pied. »
Elle ajoute : « En réalité, je pense que notre vie actuelle est déjà très confortable. Nous avons résolu les problèmes liés à l'accès à l'eau pour la douche, à l'eau potable et aux légumes. Chaque station est équipée d'un réfrigérateur et de douches, grâce à l'accès à l'électricité et à l'eau courante. Le mode de travail actuel associe machines et force humaine. En cas de conditions météorologiques difficiles comme la pluie ou la neige, la station déploie des machines pour aider les travailleurs. »
Bien que les conditions de vie et de travail s'améliorent de manière constante, les travailleurs de la maintenance routière demeurent confrontés quotidiennement aux intempéries et prêts à intervenir lors d'opérations de secours imprévisibles. L'engagement de Fu Xiangqiong dans une carrière liée aux routes a suscité à la fois l'inquiétude et la fierté de ses parents. Elle partage : « Lorsque mon père a appris que je souhaitais poursuivre ma carrière dans le secteur routier, il en a été très heureux. Trois générations de notre famille ont travaillé dans ce domaine, tous au sein de la subdivision routière de Garzê. Il y voit une forme de transmission, raison pour laquelle il est fier de moi. En tant que troisième génération à suivre cette voie, je ressens également une grande fierté. »
Peut-être est-ce l'esprit de dévouement et la conscience de responsabilité qui ont insensiblement influencé Fu Xiangqiong dès son enfance, la poussant à s'engager fermement dans le secteur routier. Elle a évoqué un souvenir d'enfance devenu flou : « Durant une saison des pluies, le comté de Garzê a été frappé par des inondations. Les pompiers se sont précipités pour mener des opérations de secours, en portant des bottes en caoutchouc. Ils ont porté sur leur dos du ciment pour renforcer les digues. Les travailleurs de la maintenance rourière et les employés des postes et télécommunications se sont également mobilisés spontanément pour lutter contre les inondations. Seul un employé est resté en poste routier, tous les autres se sont engagés dans la prévention des inondations.
En parlant de son travail, Fu Xiangqiong revient souvent sur l'idée de « faire de son mieux ». Elle affirme : « En cas d'accident routier ou d'autres urgences, il est primordial d'éliminer les éléments compromettant la sécurité routière, d'aider à secourir les blessés, et de tout mettre en œuvre pour apporter son aide. »
Grâce au dévouement des travailleurs routiers de plusieurs générations impliqués dans la construction et l'entretien, la route Sichuan-Xizang est aujourd'hui un lien vital entre le Xizang et d'autres régions, améliorant ainsi la vie et les activités des habitants qui la bordent. Fu Xiangqiong souligne : « Les habitations se rapprochent de plus en plus de la route. Autrefois, les maisons étaient rarement aussi proches de la route, plutôt perchées à mi-pente ou plus haut vers les sommets. Avec l'amélioration croissante de nos routes, devenues plus larges, sa proximité est devenue plus souhaitable pour tous. Les nouvelles habitations se situent principalement de part et d'autre de la route, pour favoriser la mobilité et le quotidien de chacun. »
(Rédactrice : Estelle ZHAO)