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Le Tibet sous la dynastie des Tubo

2011-11-15 13:50
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L'expansion armée de la dynastie des Tubo apporta aux peuples de diverses ethnies de grandes douleurs et d'énormes pertes d'une part, et elle promut grandement les échanges économiques et culturels entre eux d'autre part. La soie et le thé produits dans les régions peuplées de Han devinrent graduellement des nécessités de la vie des Tibétains de différentes couches; des produits pharmaceutiques et d'élevage des Tubo passèrent chez les Han et leurs vêtements, leur artisanat et le sport de polo exercèrent une influence importante sur la dynastie des Tang.

Vers la dernière période de la dynastie des Tubo le bouddhisme occupa une position importante. À l'époque de Songtsan Gambo, des portraits et des statues du Bouddha entrèrent au Tibet et plus tard, des débats acharnés sur la foi bouddhiste éclatèrent. Après son accession au trône, Khrisong Detsan expulsa les ministres qui s'opposaient au bouddhisme, et fit venir de l'Inde les grands maîtres Xiwaco et Padmasambhava pour développer en envergure le bouddhisme au Tibet. Padmasambhava incorpora les divinités de montagne, de lac et du dragon vénérés au Tibet dans le système des divinités du bouddhisme du Grand Véhicule et institua des rites sacrificiels couplets afin de propager facilement le bouddhisme. En 767-779, le nonastère Samye fut construit, premier monastère du bouddhisme au Tibet, et tonsura les 《Sept Sage》.

De nombreux enfants d'aristocrates de firent bonzes, jetant une base solide au développement du bouddhisme. Dès lors, le bouddhisme progressa rapidement au Tibet. Khrisong Detsan et ses fils Moni Tsampo et Khride Songtsan n'épargnèrent pas leurs efforts pour soutenir le bouddhisme. Les monastères et les moines furent financés par la cour royale et en même temps furent placés sous son contrôle rigoureux. La cour royale désigna spécialement un fonctionnaire chargé d'administrer les affaires bouddhiques. Plus tard, Khride Songtsan nomma Namding Ezin, maître bouddhiste de son enfance, bochanbu (titre honorifique plus élevé que ministre), chargé d'administrer les affaires militaires et politiques et lui conféra un fief et des dépendants. En 815, Khrizu Detsan, fils de Khride Songtsan, accéda au trône et poursuivit plus énergiquement la politique d'expansion du bouddhisme en faisant construire davantage de monastères, s'accroître le nombre de moines et traduire un grand nombre de canons bouddhiques. Sous les règnes de ces deux tsampos des Tubo, le bouddhisme se développa rapidement. Dans les documents conservés à Dunhuang, le nombre des volumes des canons bouddhique en langue tibétaine occupait la deuxième place après celui des volumes en chinois. C'était le précieux patrimoine culturel bouddhique des Tubo.

À l'époque, la loi stipulait que sept familles devaient nourrir un moine. Cela permit aux bouddhistes de devenir une couche sociale privilégiée. Les personnes qui exprimaient légèrement leur mécontement contre les bouddhistes devraient punies sévèrement en vertu de la loi. Par conséquent, les contradictions entre les ecclésiastiques et les laiques et entre le peuple et la clique dominante s'exacerbèrent et Khrizu Detsan fut assassiné en 841 par les ministres hostiles au bouddhisme. Son frère, Langdarma, qui fut soutenu, succéda au trône. En 843, Langdarma ordonna d'interdire le bouddhisme, de tuer les chefs des moines, de contraindre les moines ordinaires à jeter le froc aux orties, de fermer les monastères et de détruire les statues et portraits du Bouddha et les canons bouddhistes. Voilà l'événement historique de《l’extinction du bouddhisme par Langdarma》. Cependant, l'interdiction du bouddhisme par force non seulement ne put atténuer les contradictions sociales, mais encore suscita une violente oposition des moines. Enfin, Langdarma fut tué en 846 par un moine du nom de Lhalung Begyi Yoindain au moyen de flèches.