La monogamie prédomine au Tibet. Cependant, la polygynie et la polyandrie existent aussi dans certaines régions. A nos yeux, ces familles polygames semblent bien particulières, mais leur origine remonte aux temps anciens, à la coutume du mariage collectif. Avant 1951, dans l’ancien Tibet, beaucoup de nobles appartenaient à des familles polygames. Grâce à cette coutume, ces ménages d’aristocrates pouvaient élargir leur sphère d’influence politique et économique et consolider leur statut et leur richesse. Normalement, les épouses de ces familles étainet issues de manoirs différents des régions rurales ou de tribus des régions pastorales. La polygynie étaiet aussi pratiquée par les gens du commun. Généralement, le mari cohabitait avec la soeur cadette de sa femme, et les deux femmes étaient traitées sur un pied d’égalité. Ce genre de polygynie était considéré comme une chose normale ; personne ne formulait de critiques.
D’autre part, il existe aussi des ménages où l’on pratique la polyandrie ; elle permet à une femme d’épouser plusieurs hommes, soit des frères ou des amis. La femme épouse d’abord le frère aîné qui cohabite avec son frère cadet, la situation la plus courante. Cette pratique est aussi admise par le peuple.
Ces deux types de mariage ont pu se perpétuer en raison de la situation économique. Par exemple, dans la préfecture de Qamdo, certaines gens encouragent la polygynie dans le but de maintenir le système de clan Pabtso, basé sur la lignée patriarcale et qui attache une grande importance à la progéniture mâle. En effet, celle-ci permettra l’agrandissement du clan et diminura les risques de fuite des richesses. Sous ce régime, le mari presse sa femme de lui donner un garçon. Si elle n’y arrive pas, le mari a le droit d’épouser six femmes au maximum. Les femmes ne sont ainsi qu’un instrument de procréation, sans statut dans la famille et la société. Seule la femme qui a un garçon peut relever la tête. Il s’agit là d’un point commun avec les Han de certaines régions.