La décoration architecturale est le fruit d'une exigence spirituelle élevée de l'être humain vis-à-vis de son cadre de vie, elle constitue également une manifestation inévitable du développement des forces productives et des progrès de la civilisation. Dès le Ier siècle avant J.-C., l'architecte romain Vitruve évoquait déjà dans son ouvrage « Dix Livres d'architecture » les trois principes fondamentaux de l'architecture : solidité, utilité et beauté.
La beauté est une aspiration supérieure dans l'habitat humain qui est fondée sur la sécurité et la fonctionnalité. La décoration architecturale est l'expression et la pratique la plus directe des besoins esthétiques architecturaux. Mais comment exprimer cette beauté en architecture ? Cela implique non seulement de refléter des modes d'expression correspondant à un consensus esthétique universel, mais aussi d'intégrer des formes d'expression ancrées dans des spécificités régionales et ethniques. Cette combinaison de points communs universels et de différences régionales produit une structure systémique de l'art architectural humain, à la fois unifiée et diversifiée.
Dans la région du plateau Qinghai-Xizang, les formes traditionnelles d'expression esthétique architecturale sont influencées d'une part par l'environnement naturel et géographique, et d'autre part, au cours d'un long processus historique, par les interactions entre cultures multiples, donnant naissance à des pratiques esthétiques riches et variées, constituant ainsi une dynamique spatio-temporelle sous l'influence objective de l'environnement esthétique architectural influencée par son contexte objectif. Par ailleurs, à un autre niveau, à mesure que les matériaux et technologies architecturales évoluent, l'expression esthétique de l'architecture se transforme également. Par exemple, durant l'époque du royaume de Tubo, les décorations en bois et les sculptures du Népal incarnaient la mode esthétique de l'époque, les vastes toitures de l'architecture des Tang symbolisaient la noblesse et l'autorité, tandis que le blanc, représentant la pureté des montagnes enneigées, et le rouge, incarnant les divinités, dominaient la palette architecturale.
(Rédactrice : Lucie ZHOU)