Esprit ethnique éclatant : le « volley-ball tibétain » remporte des « khatas » à Sanya
Un fil à linge tendu comme filet, une vessie de bœuf transformée en ballon, et les longues manches des vêtements tibétains servant de raquettes. Les joueurs, hommes et femmes de tous âges, se passent et frappent le ballon à une main, en utilisant leurs manches. Au gré des va-et-vient du ballon jaune terre en vessie de bœuf, l'équipe victorieuse reçoit un khata en récompense.
Lors de la 12e édition des Jeux nationaux des sports traditionnels des minorités ethniques de la Chine, l'équipe représentant le Sichuan a présenté le « ballon en vessie et manches longues » comme un numéro de démonstration, remportant le deuxième prix dans la catégorie des compétitions.
« Sur les vastes prairies de Ruoergai où je vis, le bétail abonde, fournissant aux bergers des matières premières facilement accessibles », explique Duoke, le concepteur de cette activité. Les artisans lavent soigneusement la vessie de bœuf, la gonflent pour qu'elle soit bien ronde et légère (environ 70 g) pour créer un ballon. Les longues manches des vêtements tibétains, généralement fabriquées en peau de mouton ou en tissu épais, deviennent les « raquettes » idéales grâce à leur poids et leur rigidité. Cette activité, qui reflète le mode de vie et l'ingéniosité des populations tibétaines, est populaire sur le plateau du Sichuan occidental pour son accessibilité et ses bienfaits pour la santé, attirant des participants de tous âges.
Évoquant le volley-ball, ce « ballon en vessie et manches longues » diffère par ses règles : les joueurs doivent frapper ou transmettre le ballon à une main en utilisant les manches longues, sans que le ballon ne touche le sol, et ne peuvent le manipuler plus de trois fois consécutives. L'équipe victorieuse reçoit un khata, et celle qui en accumule le plus gagne.
Accompagné de musique, de tambours et de danses, Duoke a introduit ce sport, mêlant exercice physique, divertissement, esthétique et culture ethnique, depuis les hauts plateaux jusqu'à Sanya, dans la province du Hainan. Pour accroître son attrait, il a intégré des danses tibétaines au spectacle, enrichissant la présentation et rendant ce « tournoi de volley-ball » authentique encore plus captivant.
Âgé de 65 ans, Duoke s'est consacré des années durant à la danse ethnique et à la mise en scène. Il a participé aux performances et à la direction artistique des éditions des Jeux, de la 4e à la 11e, remportant plus de vingt prix. En recevant de nouveaux khatas en guise de victoire, il souligne que les sports traditionnels riches en contenu, diversité et vitalité gagnent en popularité et deviennent des disciplines compétitives ou récréatives appréciées du grand public.
(Rédactrice : Lucie ZHOU)