« S'asseoir face à la prairie, à même le sol, et se sentir complètement détendu, c'est incroyable ! » Zhao Ziheng, originaire de Tianshui, dans le Gansu, fait un voyage en famille. Le village d'Ehela est une étape importante de leur voyage de trois jours et deux nuits.
Zhao Ziheng et sa famille.
Récemment, des journalistes ont visité le village d'Ehela, situé dans le bourg de Zogemema, ville de Hezuo, dans la préfecture autonome tibétaine de Gannan, province du Gansu, pour explorer comment ce petit village à mi-chemin entre l'agriculture et l'élevage s'est transformé en un modèle de village culturel et touristique.
« Avant, les habitants vivaient avec leurs animaux domestiques, et des tas d'ordures étaient entassés un peu partout devant les maisons, donnant au village l'apparence d'un ‘marécage d'eau sale' », explique Wei Liming, secrétaire adjoint du bourg de Zogemema. En 2019, après la mise en œuvre du projet « un, dix, cent, mille, dix mille » à Gannan, la situation a commencé à s'améliorer. Ehela a profité de cette opportunité pour rénover complètement 34 maisons traditionnelles tibétaines, améliorer l'environnement, séparer les animaux des humains, rénover les toilettes et les cours, installer 4 000 mètres de réseaux souterrains d'eau potable et d'eaux usées, et verdir une superficie de 5 000 mètres carrés.
Certains villageois étaient initialement réticents à l'idée de participer aux efforts de nettoyage. Zi Jianqiang, un cadre responsable du village, explique que beaucoup d'entre eux avaient grandi en élevant du bétail dans la boue et ne comprenaient pas l'importance de la protection de l'environnement.
Voyant leur prairie devenir de plus en plus belle et le village se développer de mieux en mieux, les villageois sont passés de l'incompréhension à une participation active. Non seulement ils ramassent les déchets avec les agents de propreté du village dans les espaces publics, mais ils s'occupent également de l'hygiène devant et derrière leurs propres maisons.
« Aujourd'hui, tout le monde est un gardien de la nature. » explique Zi Jianqiang.
La beauté naturelle du village d'Ehela.
En tant que point de passage important menant au Parc national de la prairie de Meiren et à la zone touristique de Yeliguan, comment Ehela a-t-il peu transformé les « passants » en « touristes » ? L'une des réponses est le développement du secteur des chambres d'hôtes.
Wei Liming explique que le village combine les paysages naturels de gorges montagneuses et de ruisseaux de prairie avec une culture folklorique et nomade riche, en offrant des services d'hébergement, de restauration et de loisirs culturels. À ce jour, 22 chambres d'hôtes tibétaines haut de gamme ont été construites, accueillant chaque année environ 100 000 visiteurs.
Ces dernières années, les villageois ont partagé leurs expériences et développé des projets culturels tibétains tels que « Préparer du thé autour du feu », en y intégrant des éléments urbains comme des « cafés à yak ». Cette fusion entre tradition et modernité, entre oriental et occidental, a donné naissance à plusieurs chambres d'hôtes devenues populaires sur les réseaux sociaux. En haute saison touristique, le prix d'une nuit peut atteindre 1 700 yuans. Grâce à l'essor des chambres d'hôtes, le village d'Ehela est devenu l'un des 17 villages culturels et touristiques modèles de la préfecture autonome tibétaine de Gannan.
Un poêle utilisé pour « Préparer du thé autour du feu » à l'intérieur d'une chambre d'hôtes.
Avec le tourisme en plein essor, les activités agricoles et d'élevage ne sont plus les seules options pour les villageois. Beaucoup travaillent désormais dans des relais équestres mieux rémunérés, participent à des spectacles d'opéra tibétain, ou travaillent comme cuisiniers ou agents d'entretien dans les chambres d'hôtes, la majorité de ces emplois étant occupés par des femmes. Wei Liming raconte que les villageois peuvent également mettre en « actionnariat » leurs terrains inutilisés devant leur maison dans le cadre de la coopérative du village. En fonction des revenus générés par les chambres d'hôtes, ils reçoivent des dividendes annuels. En 2023, les dividendes du village ont totalisé 1,35 million de yuans, soit environ 50 000 yuans par foyer.
Le village d'Ehela compte 34 foyers et 196 habitants, et ces dernières années, le revenu annuel par habitant a augmenté pour atteindre plus de 28 000 yuans.
(Rédactrice : Estelle ZHAO)