TIBET.CN > Culture

Le thé tibétain de Ya'an du Sichuan se place sur les « starting-blocks » : de l'ancienne Route du thé et des chevaux à la table mondiale du thé

2025-04-21 16:17

« En Allemagne, nos thés ont des saveurs variées, contrairement aux thés chinois qui sont plus “naturels”, mais nos habitudes de consommation sont les mêmes au niveau de cette boisson. C'est la première fois que je goûte au thé tibétain et je l'ai trouvé délicieux. Il faut que j'en ramène chez moi pour que mes amis et ma famille le goûtent. » a déclaré avec enthousiasme Mika Witz, une jeune femme allemande qui a récemment découvert le thé tibétain dans le parc touristique « Le monde du thé tibétain » à Ya'an, dans le Sichuan.

Représentant typique du thé noir chinois, le thé tibétain de Ya'an — également connu sous les noms de thé noir, thé frontalier ou encore thé de la route du Sud — possède une histoire de plus de 1 300 ans. L'usine de thé de Ya'an, fondée au cours de la 25e année de la période Jiajing de la dynastie Ming (en 1546), produit du thé sans interruption depuis 479 ans. Pendant des années, cette usine a fourni du thé tibétain au Xizang, au Sichuan, au Qinghai, au Yunnan et au Gansu, édifiant ainsi un pont d'amitié entre les ethnies tibétaine et han grâce au thé.

Ces dernières années, l'usine a accéléré le rythme de sa transformation en innovant constamment autour du développement de produits et de la diffusion culturelle. Elle a notamment créé le Musée chinois du thé tibétain et la Galerie de l'art du thé tibétain, tout en collaborant avec des équipes créatives pour proposer des produits dérivés autour de cet univers. Aujourd'hui, le thé tibétain est exporté aux États-Unis, en Allemagne, en France, en Australie, en Thaïlande et ailleurs.


Des visiteurs étrangers dégustent du thé tibétain.

« Mieux vaut rester trois jours sans manger que passer un jour sans boire de thé. » déclare Asiji, originaire du district de Li, dans la préfecture autonome tibétaine et qiang d'Aba, selon lui, le thé tibétain ne fait pas seulement partie du quotidien des Tibétains, il est également porteur de profondes croyances culturelle et spirituelle : « Les cultures ethniques sont diverses et inclusives, et la culture du thé n'y échappe pas. J'espère sincèrement que le thé tibétain pourra trouver sa place dans chaque foyer. »

Depuis 2011, l'usine de thé de Ya'an collabore avec plusieurs universités et instituts de recherche, tant en Chine qu'à l'étranger, pour mener des recherches scientifiques approfondies sur le thé tibétain. « Nous analysons les composants du thé tibétain, et à partir de ceux-ci, nous promouvons ses principes actifs “concentrés” à l'étranger », explique Cui Liang, président de la filiale allemande de l'usine, les produits transformés à base de thé tibétain ont déjà passé la phase de « l'épreuve » et sont prêts, avec un lancement officiel prévu pour juillet de cette année. « Nous comptons utiliser ces produits transformés comme une “clé d'entrée” sur les marchés étrangers, pour ensuite étendre la portée du thé tibétain original », ajoute-t-il.


Différents produits de thé tibétain fabriqués par l'usine de Ya'an.

En tant que partenaire étranger, Bianca Petner, présidente d'une entreprise allemande, estime que le thé chinois bénéficie d'un avantage « 100 % naturel », et que le thé tibétain a sans doute « sa place » à l'international. « Le thé tibétain est non seulement sain et délicieux, il est également prometteur car il est aussi riche en principes actifs, il a un grand potentiel pour être développé en compléments de santé, en cosmétiques, voire en produits du quotidien. Je suis très optimiste quant à notre collaboration avec l'usine de thé de Ya'an », confie-t-elle.

« Le Maroc est le premier marché d'exportation du thé chinois, et la Chine est aussi le premier fournisseur de thé pour le Maroc », explique Luo Yiming, un étudiant marocain qui a effectué un stage d'un mois à la fabrique de thé de Ya'an. Avec le sourire, il avoue ressentir un « lien particulier » avec le thé tibétain : son parfum unique et les histoires culturelles qui l'accompagnent l'ont fasciné, « Chez nous, le thé vert chinois domine les consommations quotidiennes, mais j'espère aussi ouvrir le marché du thé tibétain au Maroc, afin que davantage de gens découvrent le charme de ce thé “ethnique” venu de Chine. » conclut-il.

(Rédactrice : Estelle ZHAO)