TIBET.CN > Culture

À la découverte du Sichuan, le « pays des milliers de blockhaus »

2025-04-16 14:32

En avril, dans le bourg du mont Gyalmo Murdo, situé dans le comté de Rongchag sur le plateau nord-ouest du Sichuan, les innombrables poiriers sont en pleine floraison, au milieu de ces fleurs et des villages tibétains, des dizaines de blockhaus en pierre s'élèvent en dominant fièrement les poiriers, captivant le regard. Ces constructions anciennes, édifiées à partir de blocs de pierre, sont le fruit de l'ingéniosité des ancêtres de la population tibétaine Gyarong, aujourd'hui, elles sont devenues un emblème culturel et touristique du « pays des milliers de blockhaus ».

Le comté de Rongchag, situé dans la préfecture autonome tibétaine de Garzê, de la province du Sichuan, est situé dans le haut bassin de la rivière Dadu, il constitue le cœur du corridor culturel tibéto-qiang-yi, et est surnommé le « pays des milliers de blockhaus ». L'histoire des blockhaus de Rongchag remonte à plus de mille ans.

Le village de Jikaiyi, dans le bourg du mont Gyalmo Murdo, est l'un des sites les mieux préservés en matière de tours anciennes. Chimed Paden, qui a grandi dans ce village, a appris l'art de la maçonnerie en pierre à l'âge de 19 ans, aujourd'hui âgé de 76 ans, il est reconnu comme héritier représentatif au niveau national du patrimoine immatériel relatif à la construction des tours tibétaines. Évoquant l'aspect technique de ces constructions, Chimed Paden présente aux journalistes deux outils essentiels. Leur simplicité est surprenante : un marteau en fer, dont une extrémité est ronde et l'autre recourbée comme une serpe, et une simple planche en bois. Rien de plus.

Aujourd'hui, plus de 500 blockhaus subsistent à Rongchag, dont la plus haute atteint 30 mètres. La majorité sont construites en pierre et sont restées debout malgré plusieurs forts séismes. Situé sur la bordure est du plateau Qinghai-Xizang, Rongchag bénéficie d'abondantes ressources en pierre. Pour construire les tours, les tailleurs devaient utiliser des matériaux locaux, aplanir et polir les blocs de pierre irréguliers, et bâtir les murs selon la méthode dite « de liaisons alternées », où les pierres du dessus s'emboîtent parfaitement avec celles du dessous, les joints sont remplis d'argile, et des pierres lourdes appelées « pierres de traverse » sont insérées aux angles pour renforcer la structure. Grâce à cette technique, les tours sont à la fois résistantes aux séismes et bien isolées, « gardant la chaleur en hiver et la fraîcheur en été, tout en faisant barrage au vent et à la pluie. »

Ce folklore unique et cette architecture traditionnelle attirent de plus en plus de visiteurs de tous horizons. On apprend ainsi que des auberges caractéristiques sont désormais devenues un produit phare des services touristiques locaux. En 2024, le village de Jikaiyi a accueilli 300 000 touristes, générant 88 millions de yuans de revenus touristiques globaux.

(Rédactrice : Estelle ZHAO)