Héritage historique et développement contemporain du Xianzi de Batang, au Sichuan

Le Xianzi de Batang, une danse traditionnelle originaire du comté de Batang dans la préfecture autonome tibétaine de Garzê, au Sichuan, est non seulement un joyau de la culture tibétaine mais aussi une composante majeure du patrimoine culturel pluriel de la nation chinoise. Transmis à travers les âges, il connaît aujourd'hui un renouveau dans la société moderne. 

Les origines du Xianzi de Batang remontent aux danses rituelles « Gezhuo » de l'ancienne population Bailang de l'ethnie Qiang. Sous la dynastie Tang, la forme des « Gezhuo » s'est progressivement popularisée, devenant une danse collective pratiquée lors des temps de repos des travaux agricoles et des fêtes saisonnières, passant d'une formation à deux rangées à une forme circulaire et adoptant des mouvements plus vifs – pouvant être qualifiée de forme embryonnaire du Xianzi de Batang. Pendant le règne de l'empereur Kangxi sous la dynastie Qing, grâce à la prospérité de l'ancienne Route du thé et des chevaux, Batang devint un carrefour culturel de diverses ethnies. Le Xianzi, enrichi d'apports extérieurs, adopta des accompagnements instrumentaux, notamment le violon huqin, acquérant ainsi son style unique et favorisant sa large diffusion. 

Caractérisé par une danse avec de longues manches flottantes, une interprétation de Xianzi de Batang est exécutée par plusieurs hommes jouant du « biwang » (violon huqin) en tête de cortège, tandis que les autres danseurs chantent et dansent en cercle. Le tempo de la danse, dicté par les instrumentistes, inspire des pas légers et gracieux. 

Au 21e siècle, classé au patrimoine culturel immatériel national, le Xianzi de Batang bénéficie d'une protection active tout en se renouvelant. Le comté organise activement des forums, échanges culturels et ateliers thématiques pour promouvoir cet art. Lors des fêtes traditionnelles, telles que la fête du Printemps et le Nouvel An tibétain, des spectacles grandioses attirent foules et touristes, parfois pour y participer. Le Xianzi de Batang s'exporte également, révélant son charme artistique lors d'échanges culturels internationaux. 

(Rédactrice : Lucie ZHOU)