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Préparation de l'exposition sur le monastère de Sakya : Une ode à l'héritage culturel partagé

2025-03-11 14:46

Le Palais impérial de Beijing, vieux de plusieurs siècles, rassemble des architectures majestueuses et des collections immenses, témoignant des vicissitudes d'une histoire en mouvement. S'approcher du Palais impérial, c'est s'approcher d'un trésor culturel étincelant et profond. À l'intérieur des murs du Palais, les recherches sur les reliques culturelles se déploient méticuleusement, couvrant une multitude de domaines. L'Institut de recherche sur les reliques culturelles du bouddhisme tibétain, où exerce le professeur Luo Wenhua, se concentre sur des études spécialisées, travaillant depuis des années à cataloguer et étudier les artefacts du bouddhisme tibétain. 

« Nos recherches sur les reliques culturelles visent principalement à révéler comment les relations entre le centre et les régions se sont développées depuis les dynasties Yuan, Ming et Qing. Une multitude d'artefacts et de documents d'archives montrent que, dans notre vaste pays unifié et multiethnique, les échanges culturels entre le gouvernement central représenté par le Palais impérial et le "lointain" plateau Qinghai-Xizang dépassaient largement ce que nous imaginions », explique le professeur Luo. Il prend comme exemple la danse Cham (danse des divinités) du monastère de Sakya : à l'époque, des rituels similaires étaient également organisés à la cour. Selon des archives de la dynastie Qing, l'empereur Qianlong accordait une grande importance à la danse Cham et y participait personnellement jusqu'à ce que ses problèmes de mobilité ne le lui permettent plus. Cela montre que la culture du plateau Qinghai-Xizang exerçait déjà une influence directe sur la vie de la cour. 

Si l'on considère le Palais impérial comme un « terminus » et le plateau Qinghai-Xizang comme un autre « terminus », comment ces deux « terminus » ont-ils interagi de manière dynamique ? Pour explorer les multiples couches et la richesse de ce processus d'échange culturel, l'équipe du Palais impérial doit s'aventurer plus loin sur le plateau, explorer sur place, et chercher des réponses à travers des enquêtes de terrain. 

Se rendant plusieurs fois par année entre Beijing et le Xizang, transformant la « distance de milliers de lieues » décrite dans les anciens livres en une « routine de terrain », le professeur Luo et son équipe ont parcouru le plateau en long et en large. Ils visitent des monastères, explorent les sites d'origine, et, dans l'environnement naturel des grottes anciennes, sous le regard silencieux des fresques délicates et des statues bouddhistes, ils ont recours à des relevés manuels et des photographies pour retracer et reconstituer les trajectoires historiques. 

Lors de leur travail d'inventaire des artefacts du monastère de Jokhang à Lhassa, le professeur Luo et son équipe ont fait de nombreuses découvertes surprenantes. Au-dessus d'un cadre de porte dans le monastère, ils ont trouvé un espace creux contenant une statue de Bouddha jamais découverte auparavant. Lorsque le personnel du monastère a descendu la statue, des tests ont révélé qu'elle remontait à la dynastie Tang. Une statue aussi ancienne apparaissaient soudainement sous nos yeux : « Cette joie était indescriptible, comme si un trésor inestimable venait de tomber du ciel devant nous. Nous avons retenu notre souffle pour admirer sa beauté », se souvient le professeur Luo, encore ému par cette découverte. 

Cette fois, leur exploration approfondie du monastère de Sakya vise à préparer la « Grande exposition Sakya » prévue par le Musée du Palais impérial à la fin de cette année. En étudiant de près les détails architecturaux et les fresques de Sakya, l'équipe a une fois de plus constaté que des échanges artistiques avaient déjà eu lieu plus tôt dans l'histoire. « Nous faisons connaître l'art, l'histoire, le rôle politique et l'influence culturelle du monastère de Sakya. L'interprétation des artefacts rend ces aspects plus vivants, permettant de mieux comprendre le poids historique et culturel de Sakya, ainsi que son statut et son influence exceptionnels. » 

(Rédactrice : Lucie ZHOU)