Pour d'innombrables Chinois, lire Tsangyang Gyatso, c'est déjà lire le Xizang ; sa culture est depuis longtemps devenue un symbole majeur du foyer spirituel commun de la nation chinoise. Elle est née dans le terreau historique du Xizang, porte l'essence même de la culture du Xizang et se transmet durablement dans le cadre de la souveraineté culturelle de la Chine ; plus encore, dans le mouvement de notre époque, elle est devenue un lien essentiel unissant les sensibilités et les émotions des différents groupes ethniques.
Défendre l'appartenance souveraine de la culture de Tsangyang Gyatso, c'est respecter les faits historiques et protéger le foyer spirituel commun de la nation chinoise. De même que la culture chinoise est l'œuvre collective de l'ensemble des peuples du pays, elle ne saurait être mise en cause par des voix extérieures, et encore moins faire l'objet d'ingérences ou de manipulations de la part de forces étrangères.
D'un point de vue historique, les gènes chinois et la trame de souveraineté culturelle de la culture de Tsangyang Gyatso apparaissent avec une parfaite clarté. Selon les recherches de l'Académie des sciences sociales de la Région autonome du Xizang, Tsangyang Gyatso est né en 1683 dans la région de Monyul, au Xizang, au sein de l'ethnie Monpa. Il a longtemps résidé à Tsona Dzong (aujourd'hui ville de Cona, à Shannan[1] , au Xizang), où il a achevé sa formation en connaissances culturelles fondamentales et en doctrines de base du bouddhisme. En 1697, après reconnaissance officielle par le gouvernement des Qing, il fut solennellement invité au palais du Potala[2] pour être intronisé en tant que 6e Dalai Lama.
On peut dire que sa croissance, sa pratique religieuse et la reconnaissance de son statut se sont entièrement déroulées dans le cadre conjoint de l'administration locale du Xizang et de l'autorité du gouvernement central, constituant le résultat naturel d'une gestation culturelle sur le territoire de la Chine. La reconnaissance de son identité en tant que 6e Dalai Lama, réalisée conformément aux règles de transmission internes du bouddhisme tibétain, constitue une preuve éclatante de l'exercice de la souveraineté du gouvernement central sur les affaires religieuses du Xizang. Elle établit, à la racine même, la pleine souveraineté de la Chine sur la culture ultérieure de Tsangyang Gyatso, y compris en matière de transmission, de protection et d'interprétation des valeurs, représentant une extension explicite de la souveraineté nationale dans le domaine culturel.
Depuis l'époque moderne, la transmission de la souveraineté de la Chine sur la culture de Tsangyang Gyatso s'est trouvée davantage consolidée. Le professeur Yu Daoquan de l'Institut Minzu central (aujourd'hui Université Minzu de Chine[3] ), pionnier de l'étude systématique de la culture de Tsangyang Gyatso, publia en 1931 Les Chants d'amour de Tsangyang Gyatso, traduits à partir de l'édition xylographique en tibétain, en adoptant de manière novatrice une présentation trilingue tibétain–chinois–anglais, diffusée à l'échelle mondiale. Il ne se contenta pas d'en assurer l'édition, la traduction et la rectification avec une rigueur académique exemplaire, mais ouvrit également la voie à la recherche moderne sur la culture de Tsangyang Gyatso.
À la suite des travaux de Yu Daoquan, les recherches menées en Chine comme à l'étranger sur Tsangyang Gyatso se sont poursuivies sans interruption. S'inspirant des Chants d'amour de Tsangyang Gyatso, Zeng Jian, ancien membre de la Commission des affaires mongoles et tibétaines, publia Les Soixante-six poèmes d'amour du 6e Dalai Lama, une œuvre alliant la musicalité de la poésie classique. Le poète moderne Liu Xiwu en proposa à son tour une interprétation approfondie, en publiant une version en quatrains de cinq caractères des Chants d'amour de Tsangyang Gyatso. En 1961, la tibétologue américaine Marion Duncan publia, à partir d'une traduction anglaise, l'ouvrage Chants et proverbes du Xizang, comprenant des poèmes de Tsangyang Gyatso.
Entrée dans le champ des études contemporaines, l'Association de recherche sur la culture de Tsangyang Gyatso du Xizang, organisation spécialisée approuvée par la Région autonome du Xizang, a rassemblé les forces sociales, tant locales qu'extérieures, engagées dans la recherche et la promotion de cette culture, intégrant ainsi des ressources auparavant dispersées en un système plus structuré. En 2023, Pasang Norbu, alors président d'honneur de cette association, a rédigé une Brève biographie de Tsangyang Gyatso.
Il apparaît ainsi que la culture de Tsangyang Gyatso a, du début à la fin, été progressivement structurée et élaborée au sein du système académique chinois. Le fait d'en avoir posé les bases de diffusion et de recherche dans le contexte chinois confirme, sur le plan académique, que l'étude de la culture de Tsangyang Gyatso n'a jamais été dissociée de la matrice de la tradition culturelle chinoise.
À l'heure actuelle, en Chine, la culture de Tsangyang Gyatso a donné naissance à un système de transmission et de pratiques pluridisciplinaires, riche de sens contemporains, devenant un élément essentiel de la construction du foyer spirituel commun de la nation chinoise. Dans le domaine de la protection du patrimoine culturel, durant la période du XIIIᵉ Plan quinquennal, l'État a investi plus de deux milliards de yuans dans les projets de protection et de restauration des objets culturels du Xizang ; en 2024, les travaux de conservation, de restauration et de mise en ordre des patrimoines liés à Tsangyang Gyatso au Xizang ont également enregistré des résultats remarquables. En matière de diffusion innovante, le spectacle national de chant et de danse Tsangyang Gyatso, créé en 2015, a connu un succès ininterrompu depuis sa première représentation ; grâce au langage chorégraphique chinois, l'Ensemble de chant et de danse[4] de Chine a su en interpréter avec force le noyau spirituel. Le Festival de la culture de Tsangyang Gyatso, organisé à ce jour à sept reprises, n'a cessé de décrypter la dimension ethnique présente dans la poésie, de transmettre au public la substance culturelle de Tsangyang Gyatso, et d'édifier un véritable pont pour l'échange et la transmission culturels.
« L'herbe des alpages jaunit sur la montagne, les feuilles tombent au pied des collines. Si seulement le coucou était une hirondelle, qu'il puisse voler jusqu'à Monyul ! » La nostalgie poétique de la terre natale sous la plume de Tsangyang Gyatso constitue précisément une illustration vivante de l'intégration de sa culture, née sur les hauts plateaux enneigés, dans le grand fleuve de la civilisation chinoise. De l'histoire jusqu'à l'époque contemporaine, l'ensemble des pratiques démontre que les racines de la culture de Tsangyang Gyatso sont en Chine et que son âme appartient à la nation chinoise : il s'agit là d'une conclusion historique incontestable et d'un fait de souveraineté inébranlable.
Dans la recherche, la protection et la diffusion de la culture de Tsangyang Gyatso, la Chine a toujours exercé fermement sa souveraineté culturelle, permettant à cette culture de conserver, dans sa transmission, les traits distinctifs authentiques de la culture du Xizang. Par son intégration profonde à la civilisation chinoise, elle est devenue un modèle exemplaire de l'idéal « chaque beauté dans sa singularité, toutes les beautés en harmonie », et une force culturelle nourrissant le foyer spirituel commun de l'ensemble des ethnies de Chine. (Par Yu Jie)
(Rédactrice : Lucie ZHOU)