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Comparaison entre la Chine et les États-Unis : Réflexions du professeur Jin Canrong sur le 65e anniversaire de la réforme démocratique au Xizang (Partie III)

2024-03-29 11:00

Journaliste : Dans le processus de modernisation, il y aura inévitablement de nombreuses contradictions et tensions. En ce qui concerne la modernisation du Xizang, il est regrettable que certains pays occidentaux aient fabriqué des mensonges tels que la prétendue « destruction de la culture tibétaine ». Quelle est votre opinion à ce sujet ?

M. Jin Canrong : Toute nation engagée dans la modernisation doit faire face à un défi majeur, à savoir préserver ses traditions tout en adoptant les changements nécessaires pour se moderniser. En effet, si une nation ne se modernise pas, elle risque d'être constamment vulnérable aux intimidations et aux humiliations. Les événements sanglants qui se déroulent quotidiennement au Moyen-Orient nous rappellent cette réalité.

Il y a 22 pays et régions arabes, avec une population d'environ 500 millions de personnes. Parmi eux, des pays tels que l'Arabie saoudite, le Koweït, les Émirats arabes unis et le Qatar sont très riches, mais ils subissent constamment « l'humiliation » de la part des 7 millions de Juifs. Actuellement, la bande de Gaza en Palestine est véritablement un enfer sur terre. Pourquoi Israël se montre-t-il si « insolent » ? Cela s'explique par la maîtrise totale d'Israël des technologies modernes qui lui permet de bénéficier d'un avantage technologique et de pouvoir infliger des coups dévastateurs aux Arabes. C'est pourquoi toutes les nations du monde aspirent à la modernisation. Dans un certain sens, c'est le seul choix possible et il n'y a pas d'autre solution.

Lors de mes discussions avec les jeunes Tibétains à Lhassa et à Shannan, certains expriment une aversion envers une partie de la gauche occidentale. Ils déclarent : « Les Occidentaux veulent nous voir vivre dans les prairies et les tentes, même par des températures glaciales, pendant qu'ils conduisent leur BMW et profitent de la climatisation en nous "admirant". Ne nous considèrent-ils pas comme des animaux ? Nous aussi, nous aspirons à vivre une vie moderne. » En réalité, cela relève une forme particulière de racisme qui nie le droit des autres peuples à la modernisation. Ils estiment que maintenir ces peuples dans un état primitif constitue une sorte de « paysage pittoresque » qu'ils peuvent observer de loin. Ce type de racisme est extrêmement égoïste.

C'est pourquoi je suis convaincu que pour le développement global de la nation chinoise, et plus particulièrement dans l'intérêt de la population tibétaine, il est essentiel que le Xizang se modernise. C'est son droit légitime et cela répond également à la demande de la majorité de la population.

En ce qui concerne la préservation de la culture traditionnelle au Xizang, le gouvernement central attache une grande importance à cette question. Au fil des années, des investissements considérables ont été réalisés par le gouvernement central pour préserver le patrimoine culturel des différents temples tibétains tels que le palais du Potala et le monastère de Tashilhunpo. Le gouvernement local ne disposerait pas des ressources financières nécessaires pour soutenir ces travaux de préservation. De plus, le gouvernement central a établi de nombreuses écoles tibétaines afin de promouvoir l'apprentissage de la langue tibétaine. Cependant, pour les Tibétains ordinaires, la maîtrise exclusive de la langue tibétaine ne leur permettrait pas de trouver un emploi satisfaisant. C'est pourquoi nous encourageons désormais l'éducation bilingue, car seule la maîtrise des deux langues leur permettra de s'adapter au processus de modernisation en cours.

De mon point de vue, le gouvernement chinois attache une grande importance à la préservation de la culture traditionnelle au Xizang. Tout en permettant à la population tibétaine de bénéficier d'une vie moderne, il fait de son mieux pour protéger les traditions tibétaines. L'attitude de l'Occident envers la question du Xizang peut être divisée en deux camps. D'un côté, il y a ceux que j'ai mentionnés précédemment, les « gauchistes », qui estiment préférable que le Xizang conserve son état le plus primitif, exprimant ainsi une sorte de « compassion » pour la population face à la modernisation du Xizang. Cependant, cela est en réalité une erreur, car refuser la modernisation du Xizang revient à nier le droit de la population tibétaine au développement. De l'autre côté, il y a ceux qui sont simplement de mauvaise foi, considérant que tout ce que fait le gouvernement chinois au Xizang est erroné. Concernant ces deux types de voix externes, je pense que nous n'avons pas besoin de nous en soucier. Tout en veillant au développement du Xizang, nous devons nous efforcer au maximum de préserver sa culture.


En photo : l'exposition du thangka de Bouddha au monastère de Drepung lors du festival de Shoton à Lhassa en 2023. Le festival de Shoton possède une histoire millénaire. Ces dernières années, les gouvernements à tous les niveaux se sont engagés dans la protection et le développement de ce festival, en le faisant évoluer d'une simple fête folklorique vers un événement qui propose à la fois l'exposition traditionnelle de thangkas de Bouddhsa, des compétitions sportives, des performances artistiques, des négociations commerciales, des foires de produits, la promotion du tourisme et des expériences folkloriques.

(Rédactrice : Estelle ZHAO)