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Ce jour-là mérite d'être gravé éternellement dans la mémoire de la population du Xizang - le 15e anniversaire de l'établissement de la Journée d'émancipation des serfs au Xizang

2024-03-25 14:22

L'année 2024 marque le 65e anniversaire de la réforme démocratique au Xizang, ainsi que le 15e anniversaire de l'établissement de la Journée commémorative de l'émancipation d'un million de serfs au Xizang. Sous la direction du Parti communiste chinois, le Xizang a connu en quelques décennies une transformation sociale d'une ampleur et d'une profondeur sans précédent dans son histoire. Un million de serfs ont été libérés et ont acquis leur statut de citoyens à part entière, devenant les maîtres du pays.

L'abolition de l'esclavage est une tendance historique irrésistible

Le servage est la forme d'asservissement la plus cruelle des sociétés féodales, qui a émergé en Europe au Moyen Âge. Dans ce système, les seigneurs féodaux exerçaient un contrôle absolu sur les serfs sur les plans politique, juridique et coutumier, anéantissant ainsi leur humanité, leur dignité, leurs droits et leur morale. L'individu était réduit à un simple instrument au service des droits seigneuriaux et religieux. Que l'on examine ce système du point de vue du développement économique, de la démocratie politique ou de la protection des droits de l'homme, le servage apparaît comme une forme de société barbare et régressive. Une telle institution est une honte pour la civilisation et est vouée au rejet.

À l'époque où régnait le servage au Xizang, moins de 5% de la population, composée de moines, de nobles et de fonctionnaires, exerçaient un contrôle conjoint sur plus de 95% de la population totale, composée de serfs et d'esclaves. Ces 5% de la population possédaient quasiment l'ensemble des terres, des rivières, du bétail et des autres moyens de production au Xizang. Ils détenaient également un pouvoir absolu sur la liberté personnelle de tous les serfs et esclaves. Un ancien chant populaire tibétain illustre cette emprise de la féodalité et du servage sur la liberté et la dignité des serfs : « Même si les montagnes enneigées se transformaient en beurre, elles seraient mises dans les poches des seigneurs ; même si l'eau des rivières se changeait en lait, nous ne pourrions goûter une seule goutte. Bien que la vie nous soit donnée par nos parents, notre corps appartient aux autorités gouvernementales. » Ce chant dépeint la privation des moyens de production et des fruits de leur travail, ainsi que les conditions de vie misérables des serfs dans ce système de féodalité et de servitude.

En 1833, le Royaume-Uni déclare l'esclavage illégal dans l'ensemble de ses colonies. La France abolit l'esclavage en 1794, puis de nouveau en 1848. Le président américain Lincoln proclame l'Emancipation Proclamation en 1862. Tout au long du XIXe siècle, le mouvement abolitionniste s'est intensifié, marqué par des luttes incessantes, souvent accompagnées de conflits sanglants et de batailles. Les nations se sont débarrassées successivement du système esclavagiste.

Le 28 mars 1959, le Premier ministre chinois Zhou Enlai a émis un décret du Conseil des Affaires d'État annonçant la dissolution du gouvernement local du Xizang et la décision de confier au Comité préparatoire de la région autonome du Xizang les responsabilités du gouvernement local et de diriger la réforme démocratique au Xizang. À partir de ce moment, le système féodal de servage, qui avait perduré pendant des millénaires, s'est effondré, permettant aux millions de serfs tibétains de devenir véritablement les maîtres du pays et de la société, tout comme le reste de la population multiethnique de la Chine.

La réforme démocratique a profondément éradiqué le système féodal de servage qui prévalait dans l'ancien Xizang, où le gouvernement et la religion étaient étroitement entremêlés, et a accompli la séparation entre le pouvoir politique et religieux. Elle a aboli la propriété des moyens de production détenue par les seigneurs féodaux et a instauré la propriété individuelle pour les agriculteurs et les éleveurs. Elle a également mis fin à la servitude personnelle envers les « trois grands propriétaires », accordant aux serfs et aux esclaves leur liberté personnelle.

L'émancipation des serfs suite à la mise en œuvre de la réforme démocratique au Xizang en 1959 représente une continuité du mouvement mondial d'abolition de l'esclavage qui a duré des siècles. Cela marque un sommet dans l'histoire du mouvement abolitionniste du XXe siècle. Quel que soit l'angle sous lequel on l'examine, la réforme démocratique au Xizang peut être considérée comme une étape majeure dans la progression des droits de l'homme à l'échelle mondiale, tout comme l'abolition de l'esclavage aux États-Unis, voire surpassant d'autres pays en termes de profondeur de l'abolition de l'esclavage. Comparée aux mouvements abolitionnistes en Europe et en Amérique, la voie choisie par le Xizang en Chine était celle de la réforme démocratique, permettant de libérer un million de serfs de façon pacifique. Cela constitue indéniablement une grande réalisation historique, inscrivant le chapitre le plus glorieux et magnifique dans l'histoire de l'abolition de l'esclavage au XXe siècle.

La commémoration vise à créer un avenir meilleur

En 2005, les États-Unis ont pris la décision d'établir le tout premier musée consacré à l'histoire de l'esclavage en Virginie. Le 10 mai 2006, le président français Jacques Chirac a présidé une cérémonie de célébration de l'abolition de l'esclavage en France au Jardin du Luxembourg à Paris et a officiellement désigné cette date comme journée commémorative. Les Nations Unies ont également désigné le 2 décembre comme Journée internationale pour l'abolition de l'esclavage. Toutes ces initiatives soulignent que, bien que l'humanité ait tourné une page de son histoire marquée par l'esclavage, cette période demeure un souvenir commun douloureux pour l'humanité.

Dans le but de préserver le souvenir de l'histoire, en janvier 2009, lors de la deuxième session de la neuvième Assemblée populaire de la région autonome du Xizang, le 28 mars de chaque année a été désigné par vote comme la Journée commémorative de l'émancipation d'un million de serfs au Xizang. Cette journée vise à commémorer la réforme démocratique qui a eu lieu il y a 50 ans au Xizang, ainsi que le jour où de nombreux serfs ont été libérés et ont pris en main leur propre destinée. Cette journée mérite d'être célébrée non seulement par la population tibétaine, mais aussi par tous les groupes ethniques de notre pays.

Il y a 65 ans, la réforme démocratique au Xizang a apporté la liberté et l'égalité sur le plateau enneigé, transformant les serfs en citoyens et suscitant un enthousiasme pour leur vie sans précédent parmi les habitants de cette région. Ils ont embrassé une voie de prospérité et de bonheur. Commémorer l'émancipation d'un million de serfs au Xizang nous rappelle les cruautés et les ténèbres du système féodal de servage de l'ancien Xizang, tout en nous permettant de prendre conscience du miracle d'un développement fulgurant créé par le nouveau Xizang au cours des soixante dernières années. Ce changement nous aide à mieux comprendre que suivre résolument le PCC et s'engager sur la voie du socialisme à la chinoise est le seul chemin pour promouvoir le développement du Xizang. Le 28 mars est une journée où nous réfléchissons au chemin parcouru et nous nous préparons à de nouvelles avancées. Se souvenir nous permet de tourner vers un avenir meilleur.

Ceux qui ont traversé un hiver rigoureux comprennent mieux la chaleur du soleil ; les millions de serfs cruellement opprimés par le système féodal de servage connaissent le mieux le bonheur du nouveau Xizang. En commémorant l'émancipation d'un million de serfs au Xizang, nous souhaitons clairement révéler au monde entier l'histoire sombre de l'ancien Xizang, plongé dans une obscurité sans fin, tout en mettant en évidence les changements radicaux qu'a connus le nouveau Xizang socialiste. Cette commémoration vise à rappeler à la population multiethnique du Xizang de ne jamais oublier le passé, de chérir le présent et de s'efforcer de créer un avenir meilleur.

(Rédactrice : Estelle ZHAO)