Dans le canton de Baicai du comté de Bainang, à Shigatse, au Xizang, se trouve le petit village de Pengcang, situé à une altitude moyenne de 3 890 mètres. Autrefois communauté traditionnelle dépendant de l'orge tibétaine et de la pomme de terre, ce village a aujourd'hui opéré une transformation remarquable grâce à l'industrie des « fruits et légumes en or ». En 2024, le revenu disponible par habitant y a atteint 39 700 yuans, plaçant le village en tête du classement du comté pour la dixième année consécutive, avec plus de la moitié de ces revenus provenant des fruits et légumes. Ce succès illustre parfaitement le développement économique de haute qualité du Xizang.
Sur la photo : des serres de fruits et légumes du village de Pengcang
« Planter des cerisiers à 3 800 mètres ? C'était inimaginable auparavant ! » déclare Phurjung, personnel détaché spécialisé en science et technologie, en désignant des serres intelligentes à température contrôlée. Face aux doutes des villageois quant à la possibilité de cultiver des fruits précieux en haute altitude, il a dirigé son équipe qui a travaillé d'arrache-pied jour et nuit, développant une technique unique de « dormance à basse température + pollinisation artificielle », réussissant ainsi à briser les barrières agricoles. Aujourd'hui, les cerises se vendent jusqu'à 120 yuans par demi-kilo, tandis que la production des fraises et des figues n'arrive pas à suivre la demande, avec une production annuelle dépassant 600 tonnes. « Ces fruits ravissent les papilles des touristes et remplissent le portefeuille des villageois ! » s'exclame Phurjung en souriant.
Le soutien au Xizang apporté par la ville de Jinan dans la province du Shandong a injecté une dynamique puissante au village, avec un investissement cumulé de 45 millions de yuans ayant permis la construction de 174 serres, d'une zone de culture moderne de 2 800 mètres carrés, ainsi que d'installations annexes telles que des entrepôts frigorifiques et une usine de transformation de céréales et d'huile. Des projets pour améliorer la vie quotidienne, dont un parc sur le thème de l'unité ethnique et une place publique dite « la place du bonheur », ont également été aménagés. « Avant, nous vendions nos légumes sous le soleil ou la pluie. Aujourd'hui, nos stands sont équipés d'auvents et d'étals standardisés, et nos revenus journaliers ont été multipliés ! » explique Bianjia, un villageois affairé dans la zone de vente en directe du producteur le long de la route nationale 349. Les 41 stands disponibles gratuitement bénéficient chaque année à plus de 300 personnes, et « l'économie routière » a stimulé de nouveaux débouchés industriels.
Sur la photo : Phurjung, personnel détaché spécialisé en science et technologie du village de Pengcang, en train de récolter des tomates
« Lorsque nous avons expérimenté la culture de tomates, les villageois évitaient de s'en approcher ! » se souvient Palbar Dondrup, ancien secrétaire du village. Pour surmonter cette réticence, les deux comités du village ont pris l'initiative d'en cultiver en montrant l'exemple, et le triplement en trois ans de la valeur produite de tous les ares cultivés a finalement suscité l'enthousiasme des villageois. Aujourd'hui, le village gère collectivement les serres grâce à des échanges de terrains, générant 60 000 yuans de revenus supplémentaires par an. La coopérative a mis en place un modèle de « production aux foyers, services à la coopérative », standardisant la culture et la vente de 700 tonnes de semences améliorées d'orge tibétaine, ce qui a permis de générer 4,23 millions de yuans de revenus supplémentaires. « Maintenant, les jeunes se bousculent pour revenir au village et créer leur entreprise, car veiller sur des serres est bien plus rentable que d'aller travailler en ville ! » affirme Palbar Dondrup.
Aujourd'hui, le village de Pengcang compte 174 serres où sont cultivés des fruits et légumes à forte valeur ajoutée tels que des pastèques, fraises, cerises et figues, avec une production annuelle de 608 tonnes. Les revenus provenant des fruits et légumes représentent 52 % du revenu par habitant. Bianjia, un villageois, témoigne avec émotion : « Avant, nous vendions les pommes de terre à quelques centaines de yuans le demi-kilo, et toute la famille peinait toute l'année pour simplement survivre. Maintenant, les fraises se vendent plus de dix yuans le demi-kilo, et lors des jours fériés, on peut gagner mille yuans en une seule journée. La vie devient de plus en plus prometteuse ! »
Sur la photo : Puzhen, habitante du village de Pengcang
Aujourd'hui, à Pengcang, les routes sont plus larges, de nouvelles maisons ont été construites, et les jeunes reviennent en masse pour se lancer dans l'entreprenariat. L'expérience de Pengcang prouve que tant qu'on persévère dans l'innovation et les technologies, même les hauts plateaux peuvent produire des « fruits en or » qui enchantent les papilles et améliorent la vie des habitants.
(Rédactrice : Lucie ZHOU)